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RDC-M23 : 120 mercenaires encore actifs gèrent les drones et avions des FARDC à Kinshasa et Kisangani

Malgré le repli massif des sociétés militaires privées après l’assaut du M23 sur Goma, au moins 120 agents techniques étrangers continuent d’opérer en République démocratique du Congo (RDC). Leur mission : maintenir les drones CH-4 et les avions militaires des Forces armées congolaises (FARDC), principalement depuis Kinshasa et Kisangani.

Un soutien militaire controversé dans l’Est

Selon le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, consulté par ACTUALITE.CD, deux sociétés militaires privées – Agemira et Congo Protection (CP) – ont joué un rôle clé dans les contre-offensives des FARDC contre l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) et les Forces démocratiques rwandaises (FDR).

« La planification stratégique et le soutien tactique de ces entreprises ont été régulièrement dénoncés par l’AFC/M23 et le gouvernement rwandais », souligne le rapport.

Fuite vers la MONUSCO : 291 agents en danger

Lors de l’attaque du M23 sur Goma, 291 membres de Congo Protection ont trouvé refuge dans les installations de la MONUSCO. Cette protection a été assurée dans le cadre du mandat de l’ONU, face aux menaces directes pesant sur eux.

« La MONUSCO a hébergé le personnel de la CP menacé d’être tué par l’AFC/M23 », indique le document.

Une partie de ces agents a été rapatriée via Kigali vers la Roumanie, suite à un accord entre les Nations unies et le gouvernement rwandais. Le reste a été redéployé vers d’autres villes stratégiques du pays.

Agemira toujours en activité en RDC

Contrairement à CP, Agemira maintient une présence opérationnelle dans le pays. 120 de ses employés, pour la plupart des techniciens spécialisés, sont toujours actifs à Kinshasa et Kisangani.

« Ils assurent la maintenance des drones de type CH-4 et des avions militaires congolais. Agemira prévoit de mettre fin à ses opérations en septembre 2025 », ajoute le rapport.

Un nouveau contrat avec Erik Prince signé

Le rapport de l’ONU révèle également la signature d’un nouveau contrat militaire en décembre 2024 entre le gouvernement congolais et Erik Prince, ancien patron de Blackwater, aujourd’hui à la tête de nouveaux projets sécuritaires depuis les Émirats arabes unis.

Outre le volet militaire, le partenariat prévoirait la création d’une “police minière” destinée à capter directement les recettes des secteurs extractifs du pays pour financer les opérations militaires.

Évacuations depuis le Rwanda : tensions régionales persistantes

L’ONU confirme également une opération d’évacuation d’instructeurs militaires roumains via le Rwanda en janvier 2025. Ces derniers, qualifiés de “mercenaires” par Kigali mais considérés comme “alliés” par Kinshasa, ont été extraits via la ville rwandaise de Gisenyi avant d’être rapatriés.


Enjeux géopolitiques et militarisation de l’Est

Alors que la guerre contre le M23 s’intensifie, la présence continue d’acteurs militaires privés, l’implication d’entreprises étrangères et les tensions avec le Rwanda soulèvent de nombreuses questions sur la souveraineté sécuritaire de la RDC, la transparence des accords militaires, et le rôle réel de la communauté internationale dans la résolution du conflit.


Muller Mundeke

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