Guerre dans Est : les mercenaires colombiens sont-ils déjà déployés par la RDC pour combattre le M23?

Kalemie, RDC – Alors que le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo s’intensifie, des mercenaires venus de Colombie, recrutés par la société militaire privée Blackwater, seraient arrivés dans le pays pour renforcer les Forces armées de la RDC (FARDC) face à la rébellion du M23.

Selon plusieurs sources sécuritaires, ces combattants ont été transportés ce vendredi depuis Kisangani et Kindu vers Kalemie, dans la province du Tanganyika, avant de poursuivre leur route en direction de Uvira, une ville frontalière fortement militarisée.

À leur arrivée au port international de Kalemie, les mercenaires auraient été immédiatement mobilisés pour rejoindre un front stratégique. À Uvira, ils doivent former un bloc avec les troupes congolaises, des militaires burundais et des Wazalendo, en vue d’une vaste opération militaire visant à reprendre le contrôle de Goma et Bukavu, deux villes sous forte pression des rebelles. Tout ceci, si et seulement si l’accord n’arrive pas à être trouvé entre les deux belligérants qui sont en négociation à Doha au Qatar insiste un câble.

Cette mobilisation s’inscrit dans une dynamique amorcée depuis le retrait des mercenaires roumains, défaits par le M23 il y a quelques mois. Malgré cet échec, le gouvernement du président Félix Tshisekedi poursuit sa stratégie d’externalisation militaire en s’appuyant désormais sur des ressources sud-américaines.

Une figure centrale de cette coopération est Erik Dean Prince, fondateur de Blackwater et stratège militaire controversé. En janvier 2025, Prince aurait signé un accord avec Kinshasa portant sur la sécurisation des sites miniers et la surveillance des systèmes de collecte fiscale. Mais selon les informations recueillies par le média rwandais IGIHE, Blackwater recruterait également des mercenaires colombiens dans le but explicite de les envoyer combattre dans l’Est congolais.

Alors que les tensions restent vives dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, cette nouvelle alliance militaire soulève des interrogations sur la montée en puissance d’acteurs étrangers dans un conflit de plus en plus internationalisé. La présence de ces combattants étrangers pourrait bien marquer un tournant décisif dans la lutte contre le M23, mais aussi accentuer les risques d’escalade régionale.

Muller Mundeke