Une vaste opération de bouclage est lancée tôt ce mardi matin par les éléments de l’AFC-M23 dans la cité de Sake, située dans le groupement Kamuronza, territoire de Masisi (Nord-Kivu).
Cette opération, qui s’inscrit dans une série d’actions similaires menées ces derniers jours, suscite une vive inquiétude au sein de la population locale.
Selon plusieurs sources concordantes, des patrouilles armées ont investi la majorité des quartiers, en particulier le quartier Moquée, présenté comme l’épicentre de cette offensive. Les hommes adultes sont été systématiquement arrêtés pour des contrôles d’identité.
« Ils prennent tous les hommes. Même ceux qui étaient encore au lit ont été sortis de force. Ce n’est pas la première fois », témoigne un habitant sous couvert d’anonymat.
Les précédentes opérations de ce genre ont souvent conduit à des arrestations temporaires. Les personnes sans lien avéré avec les groupes armés locaux, tels que les Wazalendo ou les Forces armées de la RDC (FARDC), sont en général relâchées après interrogatoire. Toutefois, la brutalité de certaines interventions soulève des inquiétudes. Lors d’un bouclage récent dans le quartier de Mahyutsa, un jeune homme avait été mortellement touché par balle, selon des témoins.
Ce mardi, des tirs ont de nouveau été entendus dans certaines zones de la cité, accentuant la peur d’éventuels nouveaux drames. À l’heure actuelle, aucun bilan officiel n’a été communiqué sur d’éventuelles victimes ou les motivations précises de cette opération.
Les organisations de la société civile et les défenseurs des droits humains alertent sur les risques de dérapages et appellent à la protection des civils dans cette région déjà fortement militarisée et marquée par les affrontements entre les groupes armés.
Nous suivons de près cette situation et y reviendrons avec plus de détails.
Xavier Yulu Kasongo
