Le gouvernement rwandais s’est engagé à soutenir pleinement les efforts de médiation du Qatar visant à aboutir à un accord de paix entre les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle AFC/M23.
Cet engagement a été exprimé par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, lors de la signature de l’accord de paix entre Kigali et Kinshasa, tenue vendredi à Washington sous l’égide des États-Unis.
« L’accord signé aujourd’hui est le résultat de plusieurs mois d’efforts coordonnés. Il est important de souligner le rôle clé joué par l’État du Qatar, car c’est à Doha que le processus ayant conduit à cette avancée a véritablement débuté. Dans les semaines à venir, nous apporterons notre plein soutien aux efforts de médiation du Qatar, dirigés par le ministre d’État Mohammed Al-Khulaifi, pour faciliter un accord entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 », a déclaré le chef de la diplomatie rwandaise dans son allocution.
Dans son discours, le ministre rwandais a également salué l’implication des partenaires internationaux ayant contribué à la réussite de l’accord. Il a notamment remercié l’ancien président américain Donald Trump pour son « engagement personnel » dans le processus, ainsi que le secrétaire d’État Marco Rubio, le conseiller spécial Massad Boulos, et l’ensemble de l’équipe du Département d’État américain.
« L’accord d’aujourd’hui s’inscrit dans le prolongement des initiatives africaines de paix, portées par le président togolais Faure Gnassingbé, facilitateur de l’Union africaine », a-t-il ajouté.
Doha : vers une phase décisive des négociations
Parallèlement à l’accord bilatéral entre Kigali et Kinshasa, les discussions entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent discrètement à Doha, sous l’égide du Qatar. Selon plusieurs sources proches du dossier, les pourparlers entrent dans une phase plus approfondie, axée sur les causes profondes du conflit à l’Est de la RDC.
« Les deux parties abordent désormais les questions fondamentales du conflit. Une proposition qatarie a été soumise aux délégations, qui doivent désormais consulter leurs hiérarchies respectives avant de reprendre les discussions », confient à ACTUALITE.CD des sources informées à Doha.
Lancée officiellement début mai, la médiation qatarie avait connu un ralentissement, mais les récentes déclarations de Kigali pourraient marquer un tournant. La suite du processus dépendra de la capacité des délégations à dépasser les divergences persistantes sur les revendications politiques, sécuritaires et humanitaires.
Un espoir fragile pour la paix dans l’Est de la RDC
Les pourparlers en cours sont considérés comme une opportunité rare pour mettre fin à plus d’une décennie de violences dans l’Est congolais, marquées par des affrontements entre les FARDC, les groupes armés locaux, et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies.
Alors que la communauté internationale multiplie les initiatives pour une sortie de crise durable, le soutien annoncé de Kigali au processus de Doha pourrait être un signal positif. Reste à savoir si cette volonté politique se traduira par des avancées concrètes sur le terrain.
Xavier Yulu Kasongo